5 juillet 2007
le ver volage...fable fa four les enfants
Lydie Nédélec écrit des fables. Le ton est enjoué, piquant, salé. Dans ce petit monde d'un jardin coquin les protagonistes vibrent, s'émeuvent et se jouent du destin par un pied de nez.
Les beaux yeux tout dorés du joli ver de terre
Lui valaient d'être aimé de mille congénères.
Pas une n'échappait à son charme sauvage
Et toutes tortillaient du mieux dans son sillage
Ses parents inquiets l'avaient bien mis en garde:
il faut te marier avant que trop ne tarde !
Car à courir la gueuse on risque sa santé,
Un ver des plus sérieux pense à l'hérédité.
Mais le bel asticot reprenait son chemin,
Ses jours comme ses nuits étaient de vrais festins
Il était admiré, désiré, adulé,
Ses parents soucieux pouvaient bien radoter
Rien n'était plus précieux que d'aimer chaque instant
Et d'entraîner les belles au lit de ses élans.
Elles couvraient de baisers son grand corps élastique
Chaque nouvel amour faisait le jour unique.
Un matin qui suivait une nuit fatigante
Il s'alla promener dans le jardin des plantes.
Un merle qui le vit le happa sans tarder
Savourant en régal ce petit déjeuner.
Ainsi me direz-vous, l'on se doit d'écouter
les conseils des anciens, et ne point galvauder.
Mais nous sommes nombreux à penser le contraire,
Vivons chaque minute en la croyant dernière.
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