les riches heures d'un homme talentueux
Hervé Gloux fête aujourd'hui quatre-vingts années d'existence mouvementée et créatrice. Accordons-lui une prime jeunesse sans vagues au bord du quai d'Aiguillon sur le port de Concarneau. La passion du bateau, le goût de la construction se dessine là (si l'on remonte l'arbre généalogique, un ancêtre avait déjà établi un chantier naval au XVIIIe). Dans un cahier d'écolier il imagine des plans d'aménagements pour un voilier, il doit avoir 7 ans. Suivent les Beaux-Arts de Rennes, une embauche dans la maison Dennery à Paris spécialisée dans l'aménagement des paquebots, puis un embarquement pour l'Australie où l'architecture "terrestre" le rattrape. De ces années dans l'hémisphère sud, il navigue, conçoit, dessine, construit des immeubles, des bateaux bien-sûr, mais aussi une petite fille née en 66... De retour en France, il s'attelle avec son épouse à la réalisation de la maison de Trégunc. Artiste-artisan avant d'être théoricien de quoi que ce soit, il bâtit les mains dans le ciment, travaille les madriers de sapins, modèle l'hectare de bois et de prairie. A peine l'habitat est-il étanche qu'un autre chantier le réclame, celui du Musée de la Pêche de Concarneau qu'il développe en vingt années de passion. Maquettes de bateaux, plans, livres, tableaux envahissent la maison concarnoise rénovée alors qu'il est un jeune septuagénaire.
Ouf, il semble s'être calmé depuis peu de temps...
Extrêmement exigeant envers lui-même (et forcément envers les autres, avec élégance le plus souvent) le personnage livre avec parcimonie cette gouaille des hommes ayant bourlingué. Comme je l'adore alors !
Mises à part de somptueuses poches sous les yeux et une fâcheuse tendance à la sinusite j'espère avoir hérité d'un soupçon de talent parternel et de sa belle énergie.
Bon anniversaire papa.