25 août 2007
promenade "dans le vent le sel et le varech"
A la poursuite de l’hippocampe , poisson gracile et charismatique au destin chaotique chanté par Césaire, réduit en poudre de perlinpinpin dans la pharmacopée chinoise, harnaché fièrement au char d’un dieu ou d’une néréide, desséché pour finir en grigri. Contentons-nous d’observer discrètement les quelques 35 espèces de la famille des Syngnathidés, apprenons à respecter leur environnement que sont les lagunes, récifs et prairies d’algues. Pour apprécier encore longtemps l’originalité de leurs moeurs (les mâles portent leur progéniture à l’état larvaire jusqu’à l’éclosion des œufs) la « Convention on International Trade in Endangered Species » – CITES – a inclu le timide hippocampe dans sa liste des espèces protégées.
CHANSON DE L’HIPPOCAMPE
petit cheval hors du temps enfui
bravant les lès du vent et la vague et le sable turbulent
petit cheval
dos cambré que salpêtre de vent
tête basse vers le cri des juments
petit cheval sans nageoire
sans mémoire
débris de fin de course et sédition de continents
fier petit cheval têtu d’amours supputées
mal arrachés au sifflement des mares
un jour rétif
nous t’enfourcherons
ET TU GALOPERAS PETIT CHEVAL
SANS PEUR
VRAI DANS LE VENT LE SEL ET LE VARECH
Extrait de « Moi, laminaire » Aimé Césaire, © Editions du Seuil 1982
Mosaïque d'Hadrumète (Sousse) du milieu du IIIème siècle après J.C. Le triomphe de Neptune, debout sur un char tiré par deux chevaux marins. (Musée de Sousse)
Publicité
Commentaires